J’AI PEUR DE CREER MON ENTREPRISE
- Audrey Beauchart
- 17 août 2022
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 déc. 2022
Article publié par Audrey Beauchart | Ctoncap.com
J'avais peur de créer mon entreprise de coaching, et pourtant Ctoncap® était en couveuse depuis bien longtemps dans mon esprit. Différents évènements ont bouleversé ma vie. Ils m'ont incité à voir le monde différemment, changer mon regard et mes croyances. Ce n'est pas facile car le changement bouleverse les repères et les habitudes. Mais une fois cette étape réussie, il se passe un truc magique.
Le possible devient réalité et l’inspiration s’est ouverte à moi.
A travers mon expérience et celles de mes clients, j’ai décortiqué pour vous, les peurs inhérentes à la création d’entreprise.
Qu’est-ce qui se passe quand je dois franchir le pas ?

Dans cet article vous allez comprendre :
les schémas de résistance qui se mettent en place,
les astuces pour surmonter vos peurs,
le processus de prise de décision et la mise en action,
vous y trouverez aussi des références, des conseils de lecture et des astuces.
Prêt.e à embarquer pour UN VOYAGE EN 3 ETAPES ?
▶ 1ère étape : IDENTIFIER VOS PEURS

Pour dépasser ses craintes et ses peurs, il est nécessaire de bien les identifier pour mieux s’y confronter.
Avant de rentrer dans le vif, un peu de neurosciences.
Je vous rassure, seulement deux concepts très simples qui nous aideront à mieux comprendre :
La crainte/peur emprunte de nombreuses voies neuronales dans le cerveau. La peur se fraye plusieurs chemins dans le cerveau, mais tous passent par l’amygdale.
L’amygdale est une toute petite zone en bas du cerveau qui est le siège des émotions et des réactions au stress et aux peurs.
C’est là qu’est gardée en mémoire l’association entre un stimulus extérieur (ex : je vois un gros chien) et sa connotation positive (il est doux et gentil) ou négative (il est méchant et dangereux), liée à une expérience que nous avons vécue ou apprise.
Souvent, une seule expérience de peur suffit pour imprimer durablement le lien entre l’événement et sa signification dangereuse. Par la suite, à chaque fois que le même stimulus se représentera, l’individu manifestera une réaction initiale d’effroi. J’ai pris l’exemple du chien car c’est un de mes souvenirs personnels qui illustre parfaitement ce qui précède.
Je m’explique : à six ans, un gros chien, berger Malinois de mes grands-parents, avec lequel je jouais sans crainte m’a mordu au visage. Résultat : 12 points de suture, du sang, des sensations fortes, des peurs. Mon cerveau a donc fait une association « gros chien » = « danger ». Il a ancré ce souvenir dans ma mémoire au niveau de l’amygdale. Aujourd’hui encore, dès que je vois un gros chien, mon premier réflexe c’est la méfiance, voire de la peur. Et pour autant, tous les gros chiens ne sont pas méchants !
Maintenant que l’on a compris succinctement le fonctionnent de notre cerveau par rapport à la peur, un second élément intervient :
2. Chez l’homme, la peur peut être instruite, l’imagination faisant le reste du travail ! Et pour l’imagination, nous sommes très très forts !!
Par exemple, le fait d’affirmer que tel chien est méchant (sans avoir eu de mauvaise expérience), suffit souvent à faire naître une appréhension alors même que la bête ne manifeste aucun comportement agressif. Et, à force de répéter la même assertion, le lien finit par s’établir durablement dans l’amygdale. Le cerveau finit par ne plus faire la différence entre une projection et la réalité.

Je montre souvent ce schéma lorsque j’accompagne mes clients, pour leur faire comprendre que notre cerveau a une grande capacité de projection des peurs car elle est essentielle à notre survie.
Mais dans ces projections mentales, il y a très peu de choses qui arriveront vraiment. Le savoir permet de remettre de la conscience dans nos projections mentales inconscientes.
Revenons aux peurs de créer son entreprise.
Voici les 4 peurs les plus répandues dans cette situation :
Peur de se planter, de faire les mauvais choix, de ne pas être à la hauteur :

Qui n’a pas eu peur de se planter face à une grande décision à prendre :
acheter une maison, changer de boulot, monter sa boîte, déménager dans une autre région… C’est humain, je vous rassure, tout est normal ! Mais sachez que se planter n’est pas forcément synonyme de catastrophe, de faillite ou de fin.
Imaginez que l’échec soit finalement porteur d’idées nouvelles, de progression, d’amélioration.
En France, l’échec n’est pas encore considéré comme une source d’expérience et de maturité. Mais Il y a certains pays où les candidats postulants à un poste, ne seront convoqués en entretien de recrutement, que s’ils ont vécu 3 gros échecs professionnels. Ainsi, ils ont pu développer leurs capacités face à l’imprévu, leur montée en compétences, leur prise de recul.
Peur de perdre de l’argent ou de ne pas en avoir assez :

Créer son entreprise de coaching, nécessite généralement peu d’argent de base. Je vous partage mon expérience. J’ai créé Ctoncap® avec 600 euros. Cette somme m’a permis de payer l’hébergement de mon site internet, mes cartes de visites, quelques éléments de promo et le dépôt de mon nom sur Inpi [https://www.inpi.fr/]. En revanche, j’ai beaucoup plus investi sur ma montée en compétences avec des formations de qualité, qui ont été complémentaires à ma formation initiale et expérience professionnelle.
N’hésitez pas à utiliser « la débrouille » : formation en ligne, tuto, aide par des stagiaires, entraide réseaux professionnel, récup de matériel… L’important est de commencer et se mettre en action. Après, vous pourrez passer la seconde !
Vous préférez voir plus grand dès le démarrage, aujourd’hui il existe de nombreuses aides : prêt à la création d’entreprise, indemnité chômage, subvention, cagnotte Leetchi (https://www.leetchi.com/fr/cagnottes), mécénat/partenariat… Renseignez-vous auprès de votre banquier, Pôle emploi, agences régionales, Apec, aides nationales (ACRE ou NACRE : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/N16153), CCI de votre région, etc…
Peur de ne pas avoir les compétences, de ne pas savoir faire ou s'organiser :

Très souvent, nous n’avons pas conscience de toutes les compétences que nous avons dans notre sac à dos. Il y a des compétences que l’on utilise de manière automatique sans avoir conscience de la portée de celle-ci.
Alors, il est temps de faire le point, non ! Voici des éléments de repérage :
- Hard skills : ce sont les compétences techniques ou métiers. Elles s’apprennent à l’école, s’acquièrent en formation ou au fur et à mesure des différentes expériences professionnelles. Elles sont facilement identifiables et mesurables. On les retrouve systématiquement dans les CV et profils de poste.
- Soft skills : ce sont les compétences comportementales, savoir-être. C’est bien de savoir faire son métier, mais c’est mieux si on arrive à s’adapter facilement aux changements, être créatif ou travailler en équipe. Elles sont de plus en plus recherchées car difficilement identifiables. Vous avez tout intérêt à repérer vos soft skills et les valoriser.
- Mad skills : ce sont les compétences folles ! ou les compétences dites loisirs. Ce sont les aptitudes que l’on utilise dans la pratique d’un sport ou d’un hobby. Elles peuvent avoir une forte valeur ajoutée dans le cadre du travail. Par exemple : je fais du tire à l’arc ou je joue aux échecs, j’ai une grande capacité de concentration et précision – je fais du saut en parachute, j’ai le goût du challenge, le dépassement de soi, la détermination.
N’oubliez pas, les compétences sont transférables et transposables. Par exemple, je travaille dans le secteur culturel et je sais organiser un festival. Je maitrise donc (entres autres) la gestion de projet, le leadership. Je peux transposer ces deux compétences à un autre secteur métier, parce que j’ai conceptualisé mes actions. Je peux donc être pilote de projet pour organiser un salon professionnel (secteur économique) ou une rencontre sportive (secteur sportif).
Peur de ne pas être légitime :

Connaissez-vous le syndrome de l’imposteur ? Vous avez sept chances sur dix de le vivre un jour dans votre vie (cf Pauline Rose Clance -1978).
Je l’ai personnellement vécu il y a 5 ans. J’avais décidé de changer de secteur métier. J’ai fait un bond de géant en passant du secteur culturel, à celui de la formation et l’accompagnement. Je me suis formée, j’ai capitalisé et transposé mes compétences. J’étais enfin prête à passer les entretiens de recrutement. J’ai été recruté grâce à ma présentation plutôt innovante sur un poste lié à l’innovation pédagogique (je l’ai fait au culot !!). Banco, je suis recrutée ! Maintenant il va falloir faire mes preuves, sauf que voilà… je commence à penser que mon recruteur m’a un peu survalorisée. Première immersion dans ce nouveau monde. Mes nouveaux collègues ont un lexique que je ne connais pas (cigle et jargon du secteur professionnel), des références et partenaires que je n’ai pas… bref je commence à douter de mes capacités… Vais-je y arriver ? En fait : ne serais-je pas un peu un imposteur ?
Comment se sortir de là ?
Le mieux est de prendre du recul sur vos pensées dévalorisantes qui vous minent le moral.
Remettez de la conscience dans vos pensées automatiques ou croyances limitantes, avec davantage d’objectivité et de prise de recul.
Concentrez-vous sur vos points forts pour remplir vos missions, et profitez de votre situation de nouveaux arrivants pour apprendre.
Mettez en place vos propres astuces pour combler vos manques.
Eloignez-vous des toxiques, des égos démesurés, les carriéristes sans scrupules.
Entourez des personnes inspirantes et aidantes.
En conclusion chacun a ses propres peurs qui sont en étroites relation avec son parcours, sa construction, sa carte du monde...
Mon déclencheur a été de les avoir identifier
Celui qui ne se lance jamais, ne dépasse pas ses peurs, reste dans sa zone de confort.
Il va stagner toute sa vie.
Vous voulez vous ennuyer dans les 20 prochaines années ?
💡 Socrate disait :
«La chute n’est pas un échec. L’échec, c’est de rester là où on est tombé »
Et si nos échecs étaient finalement de grandes réussites !
▶ 2nd étape : ACCEPTEZ ET PRENEZ DE LA HAUTEUR
Soyez bienveillant avec vous-même et félicitez-vous d’avoir identifié vos peurs.
1- Lister vos peurs : une méthode simple et efficace qui consiste à les écrire avec un titre et une ou deux phrases d’explication.
Exemple : j’ai peur que mon entreprise ne marche pas (je dois assumer le remboursement de mon emprunt et les études de mes enfants, je ne peux pas prendre de risque…)
2- Maintenant vous pouvez commencer à les accueillir puis les accepter. Envisagez les conséquences des échecs et des réussites.
Voici les questions que vous pouvez vous poser (dans cet ordre) :
qu’est-ce qui se passerait concrètement si votre projet n’aboutissait pas ?
Pensez-vous que, dans ce cas, vous trouveriez la force de vous relever ? des nouvelles ressources (humaine, matériel, financière, connaissance…) à mettre en œuvre ? de l’aide ?
Pensez-vous que vous pourriez retrouver un autre emploi ? Faire jouer votre carnet d’adresse professionnel, mettre en avant vos compétences, transformer cette expérience non aboutie en opportunité d’évoluer…
Ne pourriez-vous pas vous faire aider par votre famille, des amis, anciens collègues… en cas de coup dur ?
Qu’est-ce qui se passerait, si au contraire votre projet est une réussite ?
De quoi auriez-vous besoin pour le réussir ?
Visualiser votre réussite et ce que cela vous apporte intérieurement.
3- C’est le moment de travailler sur la levée de vos freins, sur vos peurs :
Inspirez-vous des autres : entrepreneurs, personnes inspirantes repérées sur les réseaux, amis ou connaissance, créateurs d’entreprise qui sont partis de zéro.
Aller chercher les informations qui vous manquent. L’inconnu est un facteur qui augmente le phénomène de peur. Osez demander, cherchez sur le net, rencontrez des personnes, parlez de votre projet autour de vous…
Tester des idées et des actions, comme ça pour le fun, sans enjeux. Par exemple : exposer votre idée à vos proches ? A vos clients potentiels ? Réaliser une première vente !
💡 Mon astuce :
La méthode des 6 pourquoi ? (je vous l’expliquerai dans un prochain article)
▶ 3ème étape : BATISSEZ VOTRE PLAN D’ACTION
Construire son plan d’actions, c’est d’abord avoir une vision et un cap pour son projet.
Aidez-vous du schéma ci-dessous pour mettre en place une méthodologie.

💡 Les mots clefs :
Lister et Prioriser les étapes et actions à faire
N’oubliez pas, le plus important est de garder la confiance en soi.
Le chemin peut être long, peu important. Avancez pas à pas.
L’essentiel est d’avancer dans votre projet, quelques soient les difficultés que vous allez rencontrer. Il ne faut pas se voiler la face, Paris ne s’est pas fait en 1 jour, des difficultés vous en aurez. Mais vous saurez les dépasser !
D’ailleurs, refuser de se laisser envahir par ses peurs est une première victoire. A chaque pas, regardez en arrière pour vous rendre compte du chemin parcouru, des actions que vous avez déjà faites.
💡 Mon astuce :
Construisez une frise de vos réussites. Quand vous aurez un coup de mou, regardez-là et constatez le chemin parcouru.

Explication :
1- Prenez votre cahier de développement perso.
2- Choisissez une période de votre vie ou votre projet du moment.
3- Faites la liste de vos réussites, sans vous censurer et sans juger. Prenez ce qui vient.
4- Dessinez une ligne, une spirale, une fleur avec des pétales... bref un repérage temporel.
5- Placer vos réussites par ordre chronologique.
6- Savourez vos réussites et fêtez les ! Un resto, un apéro, une danse....
EN CONCLUSION,
Croyez en vous et vos capacités.
Si vous n’arrivez pas à faire ces étapes seul.e, faites-vous accompagner par un.e ami.e, qui aura un regard objectif et bienveillant ou par un coach professionnel et certifié. Vous gagnerez (en quelques séances) un temps précieux. Vous pourrez explorer des chemins que vous n’auriez pas vu seul.e.
Chaque individu fonctionne à sa manière. Il s’est construit avec son environnement. Il a donc sa propre carte du monde. Le processus décrit plus haut n’est pas gravé dans le marbre. Les étapes peuvent être plus ou moins longues ou plus ou moins nombreuses selon les individus, leurs capacités de résilience (Cf livre #le saut de la grenouille, passer de la résilience à l’adaptance) et leurs soft skills.
N’hésitez à commenter cet article si vous l'avez aimé, à partager vos bonnes astuces !
Comments